Changement de cap : retour à mes premiers amours, les livres.

retour à mes premiers amours, les livres

Je me suis endormie pendant 4 ans. Je me suis éloignée du milieu du livre pendant 4 années, de mon Rêve, celui avec un grand R, d’être auteur. C’est terrible que de se réveiller avec la sensation qu’on a perdu tout espoir, toute envie de réaliser ce qui nous tenait le plus à cœur.

Nouvellement arrivée sur Paris, fraîchement célibataire, je venais de sortir mon livre Ondes. Depuis le lycée, j’ai été habituée à faire ce travail créatif, à être dans une démarche active : écrire, faire grandir mon univers littéraire, jusqu’à ce que j’atteigne mes limites. Les SP n’ont pas fonctionnés à cause de blogueurs peu scrupuleux. Seule, je n’avais plus les épaules pour subir une nouvelle déception surtout après m’être autant investie. Pensant avoir déjà fait mon maximum, j’ignorais ce qu’il fallait faire ensuite pour se vendre. J’ai simplement lâché l’affaire.

Mettez-moi face à un ordinateur : aucun problème, mettez-moi devant quelqu’un pour que je lui parle de mes livres : je ne sais pas. Découragée, j’ai fait un glissement. C’était la période de l’expérimentation, celle durant laquelle je vivais de nouvelles choses : j’adore, ça aussi c’est un moteur. Ma curiosité m’amène toujours vers la nouveauté, je me lasse vite. Ainsi toutes les briques que j’avais empilées les unes après les autres de mes 19 à mes 23 ans, je les laissées en l’état, attendant que le temps fasse son oeuvre pour les transformer en ruines.

Durant ce temps, je me suis émerveillée face à un nouvel univers que je découvrais, délaissant celui de la littérature. J’avais trouvé en la musique une nouvelle source d’inspiration et je m’étais engouffrée dans ce nouveau passe-temps avec autant d’énergie. Je prenais ça comme un nouvel exercice de style, l’écriture n’étant cette fois pas basée sur l’imagination, mais davantage sur la retranscription. J’ai plongé dedans avec Sound of Violence et Hexagone avec le désir de retranscrire les concerts que je vivais et partager les artistes que j’aimais.

La contrainte majeure c’est le temps, mais le principal moteur, c’est l’envie ! La motivation. Le fait de faire, de créer n’est pas anodin, cela demande un investissement, une réflexion, quelque chose qu’on extrait de soit pour lui donner une forme plus concrète. Il ne suffit pas seulement d’avoir une heure devant soi et un ordinateur à proximité, il faut être dans l’état d’esprit adéquat pour le faire ! Ne pas penser au ménage qu’on doit faire depuis le début de la semaine, ne pas penser aux amis qu’on aimerait voir, ne pas penser au soleil là dehors qui nous fait de l’oeil et nous dit “viens, tu verras comme tu seras bien”, ne pas penser à toutes les séries qu’on a en retard, ne pas penser au fait qu’on a envie de se reposer…

On fait de cette activité (que ce soit écrire une chronique ou écrire un livre) une priorité. Sauf qu’avec une chronique on a moins l’impression de passer à côté de son existence : on retranscrit une expérience. Ecrire un livre, c’est tous les soirs, tous les jours : ne pas aller se coucher avant d’écrire quelques lignes, c’est plusieurs mois/années durant lesquels on ne doit pas se décourager, sans oublier l’après : la recherche d’éditeur ou l’édition à son propre compte, les salons, aller chercher les lecteurs.

Aujourd’hui, cela me manque. C’est comme si je me réveillais, que je retrouvais l’impulsion qui me manquait et que j’ouvrais les yeux sur tout ce que j’avais loupé, comme une mère qui soudain se rend compte que ses enfants ont grandi et que le monde, lui, à continuer de tourner. Cette prise de conscience a été douloureuse, surtout quand je vois d’autres auteur(e)s réussir leur carrière, signer avec de grands éditeurs, être publié à quelques milliers d’exemplaires. Et moi rien. Toujours rien. Case départ.

Je les envie. Je vous envie. Je regrette de m’être autant investie pour finalement tout laisser tomber. C’est lâche. Je me dis que je n’aurai pas dû, mais je sais aussi que tout ce que j’ai vécu a rendu mon existence infiniment plus riche. J’avais besoin de vivre, de multiplier les expériences, connaître ce dont les gens de mon âge connaissaient déjà mais que moi j’ignorais, créer de la matière pour mon imaginaire, profiter. C’était un éloignement nécessaire, c’est la raison pour laquelle je l’accepte.  J’ai fait ce que je devais faire, parce que ces 4 ans, cette tranche de ma vie, m’a permis de gagner en maturité.

C’est grâce à cet éloignement que j’ai la force de reprendre les choses là où je les avais laissées et corriger mes erreurs. Cette envie dévorante de réussir est de nouveau là. Plus qu’une passion, c’est une obsession que de vouloir regagner ma place, que de mériter mon statut d’auteur, que de vouloir publier mes livres et qu’ils soient lus, pas uniquement par deux trois personnes mais par le plus grand nombre, car j’ai toujours été faite pour ça : écrire.

 

 

Je vous annonce donc que je m’éloigne du monde de la musique, pour revenir aux racines de ma passion qu’est l’écriture. Je chroniquerai toujours pour Sound of Violence, probablement car j’ai pour ce magazine un attachement particulier (je fête mes 3 ans au sein de la rédaction), mais aussi parce que la musique anglaise me parle davantage en ce moment. J’ai l’impression d’avoir fait mon temps sur la scène française, d’en avoir fait le tour – jusqu’au moment où bien sûr j’aurai de nouveau cette fougue, cet enthousiasme face à de nouvelles découvertes. Les artistes que je suivais ont pour certains obtenus la notoriété qu’ils méritaient et même si je n’y suis pas pour grand-chose, je suis quand même fière d’avoir suivi leur progression.

L’Emotive restera L’Emotive, mais les actualités seront moins régulières concernant la musique (certainement avez-vous pu le remarquer depuis quelques semaines déjà). Peut-être parlerai-je plus de mes lectures et de mes livres. Sachez une chose : c’est que j’écrirai toujours ! J’aimerai pouvoir faire un million de choses à la fois (des concerts, écrire des chroniques, faire de la photo, apprendre à jouer de la guitare, écrire des livres, en lire, tout en ayant le temps de vivre), mais selon ma coloc, je suis du genre mono-tâche. Je me concentre sur une chose, je l’exécute et je peux passer à autre chose ensuite. Probablement car je n’ai pas encore trouvé la capacité de me dédoubler et que cela demande un grand investissement de temps pour pouvoir faire les choses – à peu près – correctement. Alors je suis bien obligée de faire des choix.

Je reprends donc mon second livre (premier tome d’une trilogie fantastique) Ondes pour lui trouver un éditeur qui saura faire ce dont je suis incapable : le mettre en valeur, lui trouver des lecteurs. Suivra mon nouveau projet Corbeau Blanc que je retravaillerai dans ce même but.

Je vous invite à suivre l’évolution de la réécriture de Ondes sur SCRIBAY. Pour l’heure, j’ai écrit un prologue et modifié le chapitre 1. Je travaille actuellement sur les suivants.

Merci à ceux qui me suivent et me soutiennent et qui ne me tiendront pas rigueur de ce changement de cap.

P.S.: je reste ouverte à toutes sollicitations/collaborations dans le domaine musical. 

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