Si notre coeur était un oiseau, il serait un pigeon. Feu! Chatterton dévoile son nouveau clip « L’oiseau »

Aujourd’hui, le groupe Feu! Chatterton a dévoilé le clip L’Oiseau issu de leur album L’Oiseleur. Feu ! Chatterton est un groupe de chanson française. Le quintet a joué trois Bataclan à guichets fermés en avril et est actuellement en tournée qu’il clôturera au Zénith le 24 janvier 2019. 

Alors que l’argot, les anglicismes voire les injures s’intègrent de plus en plus dans la musique actuelle avec une étrange décontraction, Feu! Chatterton prend le contre-pied. Ils utilisent la richesse de notre langue sur fond de musique pop-rock. 

L’oiseleur est un nom curieux qu’on n’utilise pour ainsi dire jamais dans notre quotidien, à tel point qu’on peut se demander ce qu’il signifie. De prime abord, on ressent la douceur de celui-ci, avant d’en éprouver plus tard la douleur. Celui qui ne comprend pas est lui aussi pris au piège de l’illusion, car l’oiseleur est celui qui capture les oiseaux. Il est ici question de l’oiseau… Défunt.

C’est dans un style rétro qui leur va bien qu’ils jouent leur morceau. Le cadre et les couleurs vieillies participent à l’effet, tandis qu’Arthur Teboul, chanteur du groupe, déclame son texte avec grande classe. Ses paroles qui se lisent comme un poème, il les chante dans un style presque parlé ou récité, mettant l’accent sur l’émotion. Il étire les syllabes ou bien les pressent, mais toujours en mesurant ses mots comme pour en souligner l’importance, si bien qu’ils participent eux-mêmes à la musicalité, à la mélodie, s’intégrant à l’ensemble des instruments. On pourrait se contenter d’écouter sans comprendre ce qu’ils signifient qu’on pourrait en  percevoir les différentes nuances. 

Sous l’image de L’Oiseleur se dessine une relation amoureuse. Arthur Teboul suggère plus qu’il ne raconte, permettant aux deux sens d’exister, selon ce que l’on préfère. Il met en lumière tout à la fois; la beauté et la violence par des couples de mots contraires, comme si l’un ne pouvait survivre sans l’autre.

« Le soleil perce l’oiseau gris 
De ses raides et doux 
Rayons comme des aiguilles 
Une poupée vaudou. »

En comparaison, les images affichent une certaine légèreté. Tout tourne autour de cette poupée de chiffon à l’effigie du chanteur avec des couleurs à la fois vives et passées. C’est au moment qu’il clame « Pigeon de mon cœur » que tout semble s’éclairer. Feu! Chatterton donnent à imaginer plus qu’ils ne donnent à voir. Le texte littérairement abouti se confronte à un univers pop, faisant de leur œuvre un kaléidoscope. 

C’est cet ensemble qui enrobe le mystère de ce groupe et qui fait qu’il plaît autant, car il est capable de toucher des sensibilités différentes. On a envie d’écouter L’Oiseau encore et encore, pour en saisir toutes les subtilités. 

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