J’ai l’impression de ne pas être très active sur les réseaux ni sur mon site. Je n’ai pas grand-chose à partager, pas de nouveaux textes. Pourtant, j’écris tous les jours. Si on devait quantifier tous les mots que je ponds, tout ce que je vous présente sur ma page ou ici ne représenterait même pas 1%.
J’écris pour mon travail. Je suis rédactrice en chef depuis décembre pour une agence. Quand j’étais gosse, je voulais vivre de mon écriture. Même s’il ne s’agit que d’articles, je peux dire que j’ai réalisé en partie mon rêve, aujourd’hui. Malgré un parcours atypique durant lequel j’ai longtemps cherché ce que je voulais faire, je suis tombée dans mon taf à la fois grâce à ma détermination, mais aussi un peu par hasard.
J’écris pour moi, tous les soirs dans un carnet depuis 2 ans et demi. Retranscrire mes journées, ça a beau avoir l’air cucul, c’est important ça me permet de faire le point, de retirer le positif, d’extérioriser le négatif et surtout de garder une trace de ce que je vis.
J’écris des chroniques musicales depuis 1 an et demi presque 2. En un an, j’en avais pondu une cinquantaine, aujourd’hui, même si je ne travaille plus que pour SoV, je me dis que je commence à avoir un petit paquet d’articles à mon actif. Je serais incapable de vous dire combien d’artistes ni de concerts que j’ai vus sur scène en l’espace de deux ans. Ça reste une expérience incroyable, mais j’ai ralenti la cadence pour pouvoir aussi me retrouver un peu.
Et surtout j’écris par passion, mes romans. Voilà mon grand rêve. C’est celui-là. M’évader et faire voyager des gens. Savez-vous que j’ai continué à écrire la suite de Ondes ? Que le premier jet du second opus « Ombres » est presque terminé ? Mais je me suis découragée. Un peu. 160 pages plus tard. Cela ne veut pas dire qu’il ne verra jamais le jour, juste que j’ai encore besoin d’un peu de temps pour le reprendre.
Aujourd’hui, je travaille sur un nouveau projet « Corbeau Blanc ». Il est né, il y a 10 mois et j’ai décidé de m’y mettre de façon plus régulière. Comme j’y consacre une bonne partie de mon temps, j’écris moins de textes à côté. J’ai des brouillons, des brouillons d’amour surtout, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup que je vous les présente ?
Je suis frustrée, car j’aimerais partager davantage avec vous. Que vous vous rendiez compte de tout ce que je fais, que vous puissiez me suivre à chaque étape, mais il me faut bien continuer à travailler encore un peu dans l’ombre pour vous présenter dans quelques mois, quelque chose de potable. Des extraits d’abord et plus tard, j’espère un vrai livre.
Parfois, je me dis que tout ça c’est du temps de perdu. Personne ne me lit de toute façon, depuis que je n’ai plus d’éditeur, je ne vends plus. Ça m’a découragé, un temps. C’est surement la raison pour laquelle je me suis tournée vers la musique. Mais en fait, écrire, c’est tout ce que je sais faire. J’ai monté un label, mais je ne suis pas experte en communication ni en marketing. Alors je ne vends pas. Pas parce que mes livres sont mauvais, je ne crois pas, parce qu’il me manque ces capacités pour pouvoir être une auteure autoéditée. Alors pour Corbeau Blanc, mon projet actuel, je veux lui trouver un éditeur, pour les autres aussi j’aimerais. Ondes n’a même pas eu l’occasion de rencontrer ses lecteurs. Ça m’a énormément peiné ! De me battre autant, pour quelques exemplaires éparpillés dans la nature. Ça m’a blessé, je crois, à tel point que je me suis éloignée du milieu littéraire.
Mais quand on écrit par passion, peut-on vraiment dire que c’est une perte de temps ? Je me suis beaucoup investie avec Ondes, mais peut-être pour les mauvaises raisons, car je voulais être lue, plaire. Je crois que j’ai toujours été en quête d’une certaine reconnaissance, comme si à travers l’écriture les autres pourraient voir qui je suis. C’est la jeune fille timide qui parle. Je le suis un peu moins désormais, mais j’ai toujours autant besoin de l’écriture pour m’exprimer envers moi-même et envers les autres aussi parfois. Peut-être qu’un jour mon univers touchera quelqu’un, mais je ne veux pas tronquer quoi que ce soit. C’est pourquoi je tiens à écrire avec la plus grande sincérité. Je l’ai toujours fait et c’est ce que je continue de faire avec « Corbeau blanc ». J’écris d’abord pour moi, avec passion, avec émotion et c’est la raison pour laquelle je prends toujours plaisir à faire ce que je fais.