Il est peut-être temps que je dévoile ma sensibilité. Le regard que je porte sur ce monde. Sans honte de dire par peur de l’intrusion dans mon espace privé, par peur du jugement, du regard des autres. Quand je m’exposais, je pensais le faire pour trouver un soutien quelconque avec parfois la peur de déplaire. Je ne me sentais aucune légitimité, la timidité toujours prenant le pas sur ma fierté. Pourtant, aujourd’hui, la seule chose qui compte, c’est l’expression en tant que tel. La raison pour laquelle j’écris. Qu’importe l’adhésion du regard extérieur.
M’exprimer selon mon point de vue, mon œil, dans la subjectivité de mon ressenti, ce n’est pas grand-chose mais c’est ce qui donne un sens à mon désir d’écrire. Trouver la justesse, toujours la vérité, la raison même au milieu du borderline. Ce ne sera pas forcément la vision de tout le monde, mais ce sera la mienne. Elle ne vaudra pas plus que n’importe laquelle, mais c’est à travers ce biais que je veux créer : le sensible.
Ne plus chercher à me réprimer, mais laisser l’inspiration se libérer sans lui imposer de forme. Elle ne vient pas seulement de moi. Elle naît aussi grâce à l’univers des autres, les autres sensibilités qui viennent trouver un écho en moi. L’art est multiple : musique, dessin, écriture, mais il naît toujours de la même chose. De ce désir de retranscrire le chaos qui règne en nous, l’abstraction des émotions pour faire de ce joyeux bordel qu’on ne comprend pas toujours, quelque chose d’un peu plus beau, d’un peu plus digne, d’un peu plus vrai. Créer à partir du presque rien la matière qui nous ressemble, qui soit à la fois le reflet de notre intériorité et du monde extérieur que l’on perçoit.
La seule direction que je peux prendre, c’est celle de la véracité envers moi-même. Retranscrire mon monde et celui des autres tel que je l’éprouve.