On a 20 ans,
10 ans dans nos têtes, 40 sur nos gueules.
L’air si jeune, l’air si vieux, le visage fatigué.
Parce qu’il faut tout vivre, tout de suite et à tout prix.
Conscient de l’horloge qui tourne,
Cherchant à être en avance sur elle,
Consommer le temps, consommer clopes, bières et drogues.
Secondes, minutes, heures.
Chercher à la dompter, à l’arrêter, à la précipiter,
Mais surtout à perdre le contrôle.
Se perdre, sans se retrouver,
C’est ça le jeu.
Provoquer le trou noir, pour anticiper la lumière blanche
Tanguer, flotter, perdre l’équilibre, le retrouver,
Changer la couleur du monde.
Et dans 10 ans, on fera quoi ?
On aura tout épuisé, les vices par centaine,
Blasé de la vie.
On fera toujours la même chose.
Se raccrocher à notre jeunesse,
Et se persuader que c’était ça la vie.
On veut rester des p’tits cons, pas des vieux.
Vivre, tout, tout de suite à tout prix.
Ne pas abdiquer, se rebeller.
Ne pas accepter, tout rejeter.
Parce qu’il faut tout vivre, tout de suite et à tout prix.
S’injecter des doses d’émotions,
L’intensité chaque fois un peu plus affaiblie,
Se bousiller, précipiter, s’oublier
Pour crever plus vite,
En finir.
Crédit: Chris Dangtran