La Pietà, un nom qui interpelle, qui rappelle la figure chrétienne de la Vierge Marie pleurant son enfant. Pourtant La Pietà ne fait pas de la chorale, n’est pas non plus là pour donner la bonne morale. Elle n’est pas là pour plaire, mais davantage pour déranger, pour nous bousculer, nous mettre à la face ce que nous sommes au milieu d’une société un peu sale, un peu crade. Masquée, elle tronque son visage pour celui d’un chat et met en lumière notre nature sauvage. La Piétà joue de la guitare, chante, déverse ses textes qu’on prend en pleine gueule et dont la mélodie alléchante nous entraine, nous accroche, sur fond d’électronique ou d’électro-nique comme elle dit. Elle n’a pas vraiment de genre, elle cherche surtout la provoc’, à remuer des choses en nous, des sensations. Et elle réussit !
La Piétà forme un projet ambitieux, celui de créer trente chapitres de trois titres chacun. Le premier est sorti le 3 mai, le deuxième arrive aujourd’hui. Sur la toile, elle fait déjà sensation avec son titre « La moyenne » et pour cause… Le texte parle à une jeunesse évoluant dans un mal-être constant, cherchant en permanence à se différencier, à se démarquer. Alors qu’y-a-t-il de pire que de s’avouer que nous sommes juste la moyenne ?
« Je suis de la pire race, de la pire génération, de ceux qui ne croient en rien, qui ne viennent de nulle part, et qui ne vont nulle part. Je ne suis la fille de personne, mais je ne suis pas abandonnée. Je suis juste moyenne. Je suis la moyenne. à peine. »
Des mots qui paraîtront évidents mais qu’on n’osait peut-être pas prononcer, comme lorsqu’elle dit « ‘Faut lutter pour sourire, faut sourire pour lutter » dans son second titre « Il faut ».
Son premier chapitre m’a convaincu, alors pour ceux qui auraient du retard, vous êtes chanceux, vous pouvez vous enfiler les deux chapitres d’un coup !
Photographie : Guendalina Flamini